J'apprécie la beauté si fragile,

De la rosée sur les pétales du Lamier,

Dans le creux préservé d'un sentier,

Quand se lève le frileux soleil d'avril.

 

J'apprécie le parfum délicat,

Du Chèvrefeuille qui accompagne mon pas,

Quand le frêle ruisseau à mes côtés,

Jamais ne se lasse de murmurer.

 

J'apprécie ces moments où, comblé,

Je m'aperçois, suffisamment éloigné,

Que, dans les branches, la brise fredonne,

Et couvre le bruit des hommes.

 

J'apprécie mes balades intemporelles,

Dans le bocage ou le sous-bois,

Quand, tous les sens aux abois,

Je guette le moindre bruissement d'ailes.

 

J'apprécie de partir à la billebaude,

Sans objectif arrêté au départ,

Laissant le choix des rencontres au hasard

Avec la crainte de rentrer l'âme penaude.

 

J'apprécie quand, au détour d'un chemin,

Je perçois le chant aérien de l'Alouette,

Ou les mélodies flûtées des Fauvettes,

Qui, poétiques, tintent en alexandrins.

 

J'apprécie aussi dans mon aventure,

De m'octroyer l'une ou l'autre pause,

Et qu'un moment, sur une souche, je me pose

Et m'enivre de la beauté de la nature.

 

J'apprécie tout autant le retour à la réalité,

Quand, gavé de tous ces instants de sérénité,

Je me dis qu'il est déjà temps de rentrer.

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